Voyage Rennes – Bourgogne Jour 6 – Fin de la première étape

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Voyage Rennes - Bourgogne
Bivouac à Checy

Réveil très matinale : 5h00 du mat’. À cette heure-là, surtout selon le taux d’humidité, il peut faire bien froid.
J’ai mal géré ma recherche de lieu pour dormir si bien que j’ai fini dans un champs. Il était moins une. Je ne sais pas monter ma tente de nuit, même de jour j’ai encore un peu de mal. J’étais près d’une maison, j’ai pas osé sortir la couverture de survie – qui me sert pour protéger le dessous de la tente – parce qu’elle fait trop de bruit. Du coup j’avais peur de percer le sol car y avait des pics, alors je ne voulais pas sortir mon matelas pour ne pas le percer, pour gagner du temps le lendemain matin et pour tester. Pas de chance il y avait une bosse juste sous moi. J’ai eu très froid, surtout aux jambes, j’ai quasi pas dormi de la nuit. En plus des sangliers sont venus se battre ( enfin plus se gueuler dessus ) avant de repartir pas loin de la tente. Ben ça fait bizarre et j’ai bien flippé.

Publication du 11 juin 2019

Bonus : le canal brumeux au petit matin.

Les réveils matinaux sont souvent exceptionnels. Ils demandent quelques sacrifices : se lever très tôt, mais ce que nous offre à ces heures la nature en est la récompense.

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Canal Orléans – Montargis

Beau mais j’avais eu ma dose avec celui de Nantes à Brest alors j’ai fait un petit écart par les routes juste après. C’était plus roulant et ça m’a fait du bien. D’autant qu’il n’ avait pas grand monde.

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Pause repas

 

Je ne le savais pas encore, bien que je le ressentais sans faire le lien, mais je perdais beaucoup de poids.

Heureusement que la première étape du voyage se terminait, car ajouté au manque de sommeil, je n’aurais pas tenu bien longtemps comme ça.

Pause repas vers 9h00. En fait je roule tellement et je me lève assez tôt ce qui fait que je peux manger assez souvent dans la journée. Aujourd’hui à 6h30, 9h00, 11h00 etc.

Soupe lyophilisée avec avoine. Très important l’avoine.

Forêt domaniale d’Orléans : interminable forêt. Psychologiquement tu te dis : quoi je suis toujours à Orléans depuis le temps que je pédale ?!? En plus le matin je ne suis pas chaud, je pédale lentement. C’est le soir que je me lâche.

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Église bourgonnaise

 

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Église de Chevillon-sur-Huillard

Pause repas ici. Je ne sais pas pour quelle drôle de raison, je m’étais imposé de ne pas manger autrement que chez moi. Bien sûr, je mangeais plus, mais j’essayais de me rapprocher de mon alimentation quotidienne, peu calorique. Seulement là, j’étais en voyage à vélo et je passais des journées entières à pédaler. Je perdais du poids mais ne me voyais pas en perdre.

Juste derrière cette église, sur la gauche, il y a une boulangerie. Je n’en pouvais plus alors je me suis autorisé un écart : 2 sandwichs jambon / beurre / Emmental. La boulangère a été généreuse, les sandwichs faisaient chacun quasi une baguette. Ça tombait bien pour moi !

Je me suis installé sur cette table : royal ! Quand on voyage, chaque repas se prend dans un lieu différent, parfois devant de beaux paysages, d’autres fois avec les canards, avec les sons de la forêt, avec le champs des oiseaux ou sur des passages de promeneurs qui vous saluent et viennent discuter avec vous. Pendant ces pauses nous sommes les témoins des routines de ceux que l’on croise. Certaines personnes nous regardent, intriguées : on vient d’entrer dans leur quotidien, personnage exotique avec un vélo chargé. Nous sommes des voyageurs, des gens de passage qui emportent avec eux ces bouts de vie pour les ressortir en anecdotes ou les écrire sur un blog peut-être.

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Une des dernières montées dans les derniers kilomètres. Mon Dieu donnez-moi la force.

Ça faisait un moment que je n’en pouvais plus. J’utilisais une application qui me donnait l’illusion de toujours être proche de ma destination alors que je ne l’étais pas tant que ça. Ce jour-là j’ai largement dépassé mes limites raisonnables, je suis allé bien au-delà car je voulais finir ce parcours, mais avec la malnutrition et le manque de sommeil, je n’étais pas dans les meilleures dispositions, d’autant que je m’étais bêtement fixé un objectif : une heure à laquelle je voulais arriver. Ce qui ne m’a pas aidé. Sur cette première étape, j’ai clairement pris des risques pour ma santé que j’aurais pu éviter.

En parlant de risque, les routes bourgonnaises ne sont pas très accueillantes pour les vélos. Enfin, je dis « bourgonnaises », la Bourgogne est grande, très grande même. Disons que là où j’étais, proche de Sens, ce n’était pas le cas. À un moment donné, je roulais tranquillement sur une route bien droite, assez plate avec une bonne visibilité quand je vois une voiture en face faire des appels de phare et klaxonner. J’ai mis du temps à comprendre pourquoi elle faisait ça. J’ai vite compris quand une voiture me frôle à plus de 120 km/h. Elle m’a presque touché. Ça ne passait presque pas pour deux voitures plus un vélo, alors elle aura préféré me coller.

De cet « incident » j’en tire deux leçons : la première c’est que je devrais acheter un rétroviseur, la seconde c’est qu’il ne faut pas se coller trop au bord de la route. Ce n’est pas forcément intuitif, mais si on le fait on laisse la place au voiture pour nous doubler quand une voiture est en face et donc de nous frôler. Depuis, je ne colle plus le bord, sauf si une voiture n’est pas en face à la rigueur. Comme ça, les voitures derrière ne peuvent pas passer, doivent donc attendre et me doubleront moins vite, généralement avec un plus grand espace.

Voyage Rennes - Bourgogne
Paysage – Bourgogne

Les paysages de la Bourgogne sont flippants mais tellement beaux. Flippants parce que pour l’agoraphobe que je suis, ils représentent une vision qui m’a longtemps fait faire des cauchemars.

Me voilà enfin arrivé à la fin de la première étape. Jusqu’ici je pense me contenter du voyage aller et retour, mais mes plans vont changer. Après la tempête un autre phénomène exceptionnel arrive : la canicule. Elle va modifier mes plans et finalement changer mon voyage.

Voyage Rennes - Bourgogne
Champs en Bourgogne
Voyage Rennes - Bourgogne
Trajet Orléans – Sens

J’ai fait 140 km, plus loin que Sens mais je m’arrête là par discrétion.

Bilan

Environ 800 kilomètres parcourus ( avec les détours ). Je pesais 70 kg en partant, je ne pesais plus que 65 kg en arrivant : – 5 kilos ! Cela donne une idée des efforts fournis et du manque de nourriture. Je serai plus vigilant pour la suite.

Une fois en Bourgogne, je suis chez une amie et, sous les conseils de ma copine, « il faut que je mange pour reprendre du poids » alors je mange : des glaces, des chessecakes presque tous les jours… encore des glaces, bref, je me lâche et les 5 kilos je les reprendrais avant de repartir ! Quand il s’agit de glace et de chessecakes, je peux faire des exploits !

Quand au départ il est repoussé : c’est la canicule et la carte de la France ressemble un peu à ça :

Voyage Rennes - Bourgogne
Carte de la France – Canicule Juin 2019 (1)

Pendant que j’étais chez mon amie, j’ai réfléchi. Je ne voulais pas rentrer comme ça. J’ai regardé des trajets qu’il y avait autour de moi et j’ai vu qu’il y avait le Tour de la Bourgogne à vélo. Une boucle de presque 900 km. Je me suis dit : pourquoi pas ?

Seulement voilà. Quand on voit la carte du dessus, on comprend bien que c’est compliqué. Quand je sortais le chien de mon amie dans la journée, parfois au bout de 20 minutes je me sentais mal vu comment la chaleur m’accablait et le chien s’est trouvé lui aussi une ou deux fois mal. Clairement, l’extérieur était devenu hostile comme je ne l’avais jamais vu de ma courte vie.

Du coup il a fallu attendre ça soit mieux : environ 2 semaines. Après, j’ai pu repartir même s’il faisait encore très chaud.

1 – Source

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